Monday, November 22, 2010

J: IRONMAN FL., USA


Saturday, november 6th – Le jour le plus long…

YOU ARE AN IRONMAN.
Voilà, tout se résume à ça, cette petite phrase, après un effort pourtant si long… Ces 9h30 de pensées diverses et variées, de douleur, d’émotions de toutes sortes, paraissent bizarrement si courtes en franchissant la ligne d’arrivée ! La ligne d’arrivée… sûrement la plus forte émotion triathlétique et personnelle que j’ai jamais ressentie (où finalement j’ai pleuré comme une madeleine…) et qui n’est pas prête de s’effacer de ma mémoire.
Voilà tant d’émotions pliées dans un coin de mon cerveau et aussi beaucoup de souvenirs… Des souvenirs que je vais essayer de ressortir noir sur blanc aussi fidèlement que possible pour les faire partager à ceux qui nous ont soutenu pendant cette superbe et longue épreuve !

Pour commencer, je n’ai pas vraiment dormi la nuit de l’Ironman. Je crois que je pensais trop, j’avais déjà envie d’y être et j’en avais marre d’attendre ! Levée à 4h, je me sentais sereine. Je ne me rendais pas encore compte de ce qui allait m’arriver ! ;-) Les parents d’Anne sont venus nous chercher et c’est en arrivant sur le site du départ que j’ai commencé à réaliser.
Plus que quelques heures avant le départ, c’est tout proche maintenant ! Avec le coach, nous voilà partis dans la prépa d’avant course : retour dans le parc à vélos pour un dernier « check-up » du vélo, dépôt des sacs de ravitaillements perso « bike » et « run », puis direction le hall bien au chaud pour enfiler la combi (température extérieure proche de 0°…). A ce moment-là, je regarde l’heure : 6h14. Wahou, dans un peu plus d’une demi-heure, je serai partie ! Pour selon, je nous trouve encore bien décontractée avec mon petit Dupont. Comme il fait froid dehors, on repousse un peu le moment où on va devoir sortir se jeter à l’eau… On se dirige donc vers le départ 10 ou 15 minutes avant le START ! On se faufile entre les gens, triathlètes ou spectateurs, on sent le sable gelé sous nos pieds qui nous pousse à trottiner jusqu’à l’arche. Avant de goûter l’eau, grand moment d’émotion… Au milieu de la foule qui se bouscule, Yves, Annette et moi nous serrons dans nos bras comme si une bulle s’était formée autour de nous. Un « hug » qui nous fait monter les larmes aux yeux et où je réalise que j’ai peur… Je fais quelques mouvements pour m’échauffer (en plus on est beaucoup mieux dans l’eau que dehors !) mais déjà on nous appelle sur la starting line. Les Pros partent 10’ avant. Je croise Jérémy, lui aussi dans la course, et je savoure ces quelques secondes avec lui avant le départ… J’en tire beaucoup d’énergie…

Puis tout va très vite. Je ne me souviens même plus du départ. Je me souviens du bouillon, des vagues, des pieds dans la figure, de la peur qui s’inhibe… Le départ n’est pas trop catastrophique, je ne me sens pas à l’agonie comme ça a pu être le cas souvent. Je suis dans un groupe, mais un coup me fait perdre le fil et voilà, je me dis : « Tu connais la chanson, All by myself… » ! Donc je « prends sur moi », je ne panique pas, je me dis que je vais me concentrer pour bien viser les bouées et ne pas me taper 4500m (3800 ça suffit !). Mais je me sens bien, j’arrive à mettre le rythme que je veux et je repense aux séries en paddles des dernières semaines… J’essaye de reproduire la même chose. Et je m’aperçois sur le retour du 1er tour que je reviens progressivement sur un groupe où il y a un petit bonnet rose… Là je pense très fort “I don’t wanna be all by myself “! Je reviens sur ce groupe et je me fonds dans la masse. A la sortie à l’australienne, j’entends « Jeanne Collonge (ou quelque chose comme ça !) is leading the women » et là je n’en reviens pas ! Mais j’essaye vraiment de ne pas me laisser envahir par l’excitation (eheh, ce n’est que le début !) et je « cours » dans l’eau avant de replonger pour le 2è tour. Je reste dans ce groupe que j’ai rejoint jusqu’au bout, je ne veux pas lâcher le bonnet gris à mes côtés. Je pense à la chaleur de l’eau, je me dis « profites-en ! », ça risque de ne pas durer. Mais voilà la fin de la 1ère partie de l’IM qui s’achève. Je sors de l’eau en tête (j’avoue que je n’aurais jamais parié là-dessus !), puis je me concentre très fort sur ma T2…

La T2… Quelle aventure ! J’ai une petite pensée pour mon Dupont, il ne faut pas que je fasse une Anne  (c’est-à-dire entre autres prendre le sac du voisin…), mais j’arrive devant les sacs et je vois qu’en fait on nous donne nos sacs (petite dédicace, je pense : « C’est cool ! »), donc je crie sixty et je file sous la tente, je m’assoie par terre et on m’enlève la combi (« trop bien, si on pouvait me faire ça sur les DO ce serait sympa ! »). Les filles sortent mes affaires du sac, je commence à mettre ma ceinture et là sacrilège, je vois le numéro sixteen sur le dossard !!! Je balance la ceinture et là je ne sais plus trop, j’ai dû hurler tout mon vocabulaire xxxx anglais ! J’étais folle de rage. « It’s SIXTY f******g sh******* !!! It’s sxty, it’s sixty, six-zero, six-zero ! ». Je commence à me dire que ça n’a servi à rien que je nage comme ça si c’est pour me foirer ma transition. Je cours en sens inverse pour rattraper le bon sac mais une fille me l’apporte. Je décide de me calmer, je présente mes plates excuses aux bénévoles pendant que j’enfile la veste qui va m’aider à me tenir chaud, mon casque (qui lui aussi va me tenir chaud, n’est-ce pas Dupont ?!) et mes lunettes. Then, let’s go !

Puis ça y’est, c’est parti pour 180km le dos cassé ! Au début, je sens mes jambes un peu dures mais je pense que c’est la transition nat-vélo qui provoque souvent cette sensation chez moi. Je me fais doubler par pas mal de pros hommes puis à la fin de la première ligne droite je commence à penser qu’il faut peut-être que je me restaure… Mais je m’aperçois que j’ai les mains complètement gelées, que j’ai déjà perdu mes 2 pieds, et que je ne sens plus mes oreilles. Je me demande donc comment je vais prendre mon bidon… Puis je me dis que finalement je n’ai pas du tout soif et surtout pas pour une boisson très très fraiche ! Donc je renonce (oui, erreur, je sais !)… Je commence la 2è ligne droite qui est bien plus longue et complètement à l’ombre… « Malheur, mais comment je vais me réchauffer ?! » Des frissons m’envahissent, le froid est rentré en moi et c’est très mauvais chez moi… Des pensées négatives me montent au cerveau (que je n’avais pas réussi à poser à ce moment là…), du style : « Pourquoi il faut que ce p**** de froid vienne me gâcher la course ? Je viens en Floride pour me cailler ! Oh non, je ne peux plus rien faire, je suis paralysée de froid, si ça se trouve je vais devoir abandonner par hypothermie… » Mais je repense aussi à certaines choses qu’on m’a dites, comme : c’est pareil pour tout le monde (ce dont je ne suis pas persuadée à 100%...). Je lutte, tout mon corps lutte, mais je ne veux pas baisser les bras. Ca y’est, une fille me double, c’est l’allemande Meike Krebs. Je ne peux absolument rien faire, je ne réagis même pas ! Yves et les parents d’Anne passent en voiture et je leur dis que je suis en train de mourir de froid. Yves me dit que les filles derrière sont pareilles, que tout le monde a froid mais qu’il y aura bientôt le soleil pour me chauffer. Je m’accroche à cette idée, qu’il faut que j’arrive le plus vite possible là où le soleil chauffe. Je me rappelle aussi que je n’ai toujours pas bu ni mangé depuis le début, donc je décroche un bout de Powerbar (et sans les doigts c’est très difficile !) qui est dur comme du bois. Par contre boire du froid ne me tente toujours pas, même si je sais que j’ai tort. Je pense plutôt à boire un bon thé chaud à ce moment-là ! Au bout, je sais qu’on tourne pour avoir vent de face, mais aujourd’hui le vent a tourné et on l’a plutôt dans le dos. C’est une des plus longues lignes droites du parcours. Mais toujours à l’ombre… Je suis toujours 2è mais je sens que même mon cerveau commence à geler (remarque parfois ça peut être un point positif !), je ne suis plus très lucide et je ne roule pas bien droit. Malgré tout, je suis toujours dans de bonnes allures. C’est au bout de cette ligne droite que je vois Csomor me passer, puis peu de temps après un groupe d’hommes accompagné de Loeffler et une autre fille… Je ne me souviendrai de ce « détail » qu’après la course, j’étais trop à l’état de glaçon à ce moment-là pour m’en rendre vraiment compte. Puis enfin on sent un peu de chaleur (wahou, au moins 13° !). Sur la partie où il y a un demi-tour, je pense à Jérémy, je le cherche mais il a déjà dû passer. Je commence à boire  un peu plus et je pense toujours à prendre mon petit bout de Powerbar régulièrement. Je sens que le confort revient avec la chaleur, et que je me « reconnecte » progressivement. Des les « vagues » du parcours, je me sens super bien (inconsciemment j’ai dû penser « enfin de la bosse ! ») et j’arrive même à esquisser un sourire quand Yves passe en voiture. Je suis 7è à ce moment mais je n’ai pas d’indications sur ce qu’il se passe devant donc je ne sais pas à combien de temps je suis par rapport à la tête de course. Mais je n’y pense pas, je ne pense qu’à mon effort, de toute façon je n’ai aucune fille en ligne de mire. Puis un groupe de GA me double, mais ils me gênent car finalement ils me font ralentir, donc je décide de faire une Anne (c’est-à-dire cette fois doubler tête baissée, même pas peur !) et je commence à les doubler. Je me rabats devant et je continue sur le rythme que j’avais pris en me disant « ouf, de nouveau tranquille ». Mais quand je me retourne, je les vois tous derrière moi… Je ne sais pas pourquoi, je me sentais plus tranquille dans mon petit monde. Et voilà qu’ils me doublent à nouveau… j’étais vraiment intégrée à leur groupe contre mon gré. Ce n’est pas du tout ce que je souhaite : je suis obligée de ralentir quand ils me doublent parce que je veux laisser la bonne distance entre nous et ça m’agace !  On en est au dernier aller-retour sur la fin du parcours, il n’y a pas beaucoup de place mais je double encore la ligne de cyclistes et j’aimerais bien que ce soit bon cette fois. A la fin du demi-tour je ne me retourne pas mais je crois que j’ai enfin réussi à me détacher, en tout cas il n’y a que 2 ou 3 gars qui passent une fois par ci par là pendant la dernière partie bien roulante. Je ne sais pas pourquoi, j’ai un petit sourire aux lèvres en pensant que j’ai bientôt franchi une bonne partie de la distance 140.6 totale… Et que je me sens bien ! Je commence à penser au last but not least, the marathon ! Je pense à ma nutrition et me demande quelles sensations je vais avoir en « sautant » du vélo ! En fait, je consacre la dernière ligne droite à ma concentration pour l’épreuve finale.

J’arrive en T2 et en descendant du vélo ma chaussure gauche tombe, je fais donc demi-tour pour aller la récupérer et j’abandonne mon vélo aux bénévoles. Mes 1ers pas sur le sol sont bizarres, mais plus que la douleur musculaire, je m’aperçois que mes pieds ne sont toujours pas revenus à la vie ! Bref, « je vais faire abstraction ! » On me donne le bon sac cette fois et je suis très calme contrairement à la T1. Je remercie les filles qui m’aident et je pars toute contente après m’être changée.

Toute contente mais quand même, au fond, je me dis « dis-donc, j’ai pas fini de courir là ! » Là, j’aurais pu penser à mes trois mois de blessure au pied, à ma préparation retardée et à tous les entraînements que j’ai loupés pour être plus sereine sur le marathon… Mais aucune de ces pensées ne me vient à l’esprit. Il n’y a que le présent qui compte. Je déclenche mon Garmin mais comme je m’y attendais, je dois attendre 2 miles pour qu’il trouve les satellites. Je ne sais donc pas à quelle allure je cours. Je sens juste que j’ai de bonnes sensations. Dans un coup de vent, ma visière s’envole et je réfléchis quelques instant « je la laisse, je vais la récupérer ? » Finalement, je fais (de nouveau) demi-tour pour aller la récupérer. Je ne suis pas à quelques mètres près ! Yves arrive à ma hauteur et me demande comment je vais. Je lui demande à quelle allure je cours et il me répond : « trop vite ». Oups, j’ai sûrement dû partir plus vite que prévu, et je risque de griller mes cartouches si je ne l’écoute pas. Je me freine donc un peu mais, quand même, la « fougue de la jeunesse » me pousse à ne pas vouloir trop ralentir… Enfin, mon Garmin s’allume et je vois plus de 14km/h… en effet, je suis peut-être partie trop vite ! Je me ralentie un peu et je me mets à 13,6. Il y a un coureur juste devant moi qui court à une allure qui me plaît bien. Je le suis et ça dure un bon moment. On arrive dans le « parc aux crocodiles » et je me souviens de ce que m’a dit Jérémy la veille : « Tu lèveras les yeux au ciel quand tu passeras près des crocodiles ». Mystère, je ne sais pas de quoi il parle… Mais en sortant du parc, après les tapis de chrono, un panneau affiche des messages, ceux que nos proches ont pu nous laisser. Je lève les yeux, je commence à comprendre… J’ai mon petit message ! Un grand sourire s’affiche sur mon visage et des larmes me montent aux yeux. Je crois même que j’ai un peu accéléré ! Oups, faut pas s’emballer non plus !
On en n’est qu’au 1er quart du marathon, et pour le moment tout va bien. Je continue mon petit bonhomme de chemin et je suis toujours à la même allure, mais le gars avec qui je courais s’en est allé, et je l’ai laissé filer. Avant la fin du 1er tour, je double Meike Krebs, qui a l’air de souffrir. Je l’encourage. Pourvu que ça ne m’arrive pas… On m’annonce qu’il y a une fille à 45 secondes devant et j’ai vraiment envie de la rattraper. Je l’aperçois au loin. Au semi, il y a the crowd qui nous encourage (et à cet instant j’ai l’impression qu’on me hurle dessus !) et ça me donne des goose bumps !!! Au demi-tour, je peux faire un coucou et un encouragement à mon Dupont. On s’échange un sourire. Encore un tour comme ça, wahou, je ne me rends pas compte depuis combien de temps j’ai commencé à courir, et heureusement ! Mon Garmin affiche un 13,3 de moyenne, je me dis que ça va, je n’ai pas trop ralenti, et que je suis au-dessus de ce que je pensais courir. Il faudrait que je continue comme ça ! L’écart avec la fille juste devant moi ne diminue pas, on court à la même vitesse maintenant. Tant pis, je sens que ce serait tout de même difficile d’accélérer.
Tout va bien… Jusqu’au fameux parc aux crocodiles. Je commence à sentir mes jambes plus dures, chaque pas plus douloureux, mes genoux qui montent de moins en moins naturellement. Je continue à regarder mon Garmin régulièrement, mais je vois que ça baisse progressivement. 13,1… Non, non, faut pas que j’y pense. Allez, allez, pense à autre chose ! Tiens, va y’avoir le petit mot de ton chéri sur le panneau… Ah non, cette fois, le message ne s’affiche pas. On est sûrement trop nombreux à passer au même moment sur le 2è tour (avec ceux qui en sont à leur 1er). Bon, cette fois ce n’est pas des larmes de bonheur qui coulent sur mes joues, mais plutôt mon visage qui commence à grimacer ! Aïe, aïe, aïe, je ne veux pas craquer. Je repense au 22 octobre (une date fatidique dans ma préparation pour l’IM, où j’en avais beaucoup bavé !), je repense à ma famille qui doit être en train de suivre mon parcours sur internet, à mes amis qui doivent penser à moi, à mon Dupont, à mon Jé, à mon entraîneur… Tout se mélange. La fille qui n’était pas loin tout à l’heure s’est éloignée, je la vois de plus en plus loin. Je n’ai pas la force d’accélérer… Je commence à m’inquiéter sur la distance qu’il me reste à parcourir ! J’attend impatiemment le prochain panneau des miles, mais Yves arrive à mes côtés, et me demande comment je vais. Pas besoin de répondre, il suffit de voir ma tête ! Je ne sais pas ce qu’il me prend, je lui demande de ne pas partir. Et je lui demande combien il me reste à courir. « 4 miles, bientôt ». Oh non, mais ça fait combien en km ça, au moins 7km (à ce moment là, mes neurones ne digèrent pas du tout les calculs !). On arrive aux ravitaillements, je n’ai plus du tout envie de Coca, mais je tente quand même de crier « Coca ! ». Aucun son de sort de ma bouche. Yves crie à ma place, je chope un verre de Coca et essaye vaguement d’en prendre quelques goulées. Je voudrais dire à Yves d’aller voir ma petite Anne, elle a sûrement besoin de lui aussi, mais je n’arrive plus à parler. Je concentre toute ma force dans ma « foulée ». Ma vitesse a bien diminué : 12,8. Allez, allez, faut plus que ça diminue maintenant ! J’essaye d’accélérer (pour ne pas décélérer en fait…) puis je passe devant l’indication 2 miles. « Plus que 2 miles ! » me dit Yves. Quoi, quoi, quoi ??? PLUS que 2 miles ? Mais c’est le bout du monde ! « En fait, plus q’1 mile, parce que le dernier ne compte pas, c’est que du bonheur… » Pourvu qu’il ait raison ! Ces 2 miles me paraissent forcément longs, mais je ne décélère plus maintenant. Wahou, ça y’est, bientôt je serai sur la ligne d’arrivée, ça va être magique…
Le dernier mile approche, the crowd is shouting! Mais cette fois je n’entends plus rien, je ne vois que l’arche blanc au loin. Je savoure la dernière ligne droite. Face à l’émotion de l’évènement, la fatigue n’est plus rien, la douleur devient comme anesthésiée, les pensées se bousculent, tous mes sens sont inhibés. Seule une très forte émotion déborde, tout comme les larmes sur mes joues. Jeanne, you are an Ironman… C’est la seule chose que je peux entendre.

Je tombe dans les bras d’un bénévole sur la ligne d’arrivée. It’s done… 6è. Je retrouve Sam, puis Jérémy, puis je vois 2 minutes après moi l’arrivée de mon Dupont, qui a l’air complètement dans un autre monde… Est-ce qu’elle se rend-compte de quelque chose là ?! On se sert dans nos bras. We are Ironwomen.





Thursday, November 11, 2010

A: IRONMAN FL., USA

A: Where to begin!!??! WHOAH! Ça y’est number 2 is DONE! And WELL DONE! Can I say this? YES. 9H37 J + 3H16 @ marathon. WHOAH! Avec ma petite DuponD à juste 2’.

Au fond de moi je savais que je l’avais dans les jambes, mais de là à le faire là, maintenant, pas sure du tout. En plus, je vois le fais que j’ai marché à la fin où je me déconnecte et rate l’opportunité de faire moins de 3h14… (e.g. mon temps de mon 1er marathon à mes tendre 19 ans). Et oui, si on me connais bien, on sait que je vois toujours le mauvais! Le pire c’est que je m’en rend même pas compte. Comme là je dirais: “une natation cata où j’ai paniqué, un vélo glacial où j’ai vomis, un marathon où je craque dans ma tête les 6 derniers miles (10 km). MAIS j’ai décidé de changer! De faire comme Fred (Van Lierde), 2ème à IM Nice, de dire que je sais comment faire pour encore mieux! Et surtout de reconnaître que oui j’ai bien fait! J’ai atteind mon objectif, et que j’ai encore gravi un BEAU pallier. Maintenant, c’est plus: “je pense que je peux,” c’est:  “j’ai fais ça! on touche ça! et on ira là!”

Tout à commencé par un tendre levé à 4h du mat! Je suis bien reveillée! Bonne nuit, mais prête à bondir dés là première sonnerie du réveil! Et hop, 4h du mat je m’active (Et oui ça m’arrive!). Petit déj’ comme d’hab, et puis hop, on se prépare à bien se couvrir pour affronter nos zéro, comme 0, degrés! On charge les 2 eskimos, et on est prête à faire les derniers détails pré-course. Enfin, détail, finalement le ravito perso n’est pas un moindre détail!

Dans la transiton, on dirait qu’on se prépare pour un TRI-des-NEIGES! Grosses polaires, bonnets, des épaisseures et encore des épaisseures! Des joues bien rosées, et hop 6h30 arrrive, il faut mettre la combi! Quoi?! Oui, oui, on doit se mettre dans notre petite tri-fonction, crème solaire, euh?! Vraiment? Et oui, c’est bien un Ironman, de Floride en plus!, qu’on s’apprête à gravir!

Les premiers pas sur le sable (neige?) sont glacials; combi et bonnet/lunette enfilés me ramènent á la realité du jour: I’m on my way to another IRONMAN! Le coeur se serre, les battements s’accélèrent. L’émotions commencent à remplir nos yeux. La team se serrent fort, encore plus fort. Vite on essaye de s’échauffer, où plutôt de se ré-chauffer, et d’un coup on attend: “PRO start.” Et là, la masse d’athlètes se dégagent, les pros se regroupent, et en 2 min on s’élancent, où plutôt déambulent, dans les quelques centimétres d’eau.

Et puis, PLOUF, on s’affalent dans l’eau pour 2 boucles d’environ 2 km. Je suis juste derrière Jeanounette, et là je me dis que de partir tous les pros, M et F, ensembles c’est bien! Un beau groupes se forment, et je me dis aujourd’hui tu vas pas être seule! Et bien non! Je m’évade un peu trop, puis quand je me réveille, je suis partie complétement de l’autre côté. Et là, je panique: “Où est la bouée??!!” Heureusement que je connaissais les couleurs des bouées allé/retour. Donc me voilà à faire des mouvements de brasse, et à re-traverser une bonne largeur, courant de face! Je rattrape quand même un groupe, avec Kim Loeffler (3ème féminine), mais je me suis épuisée. D’ailleurs sur le retour, qui m’est souvent favorable, mes bras fatiguent, je m’affole, je déambule, once again, lors de la sortie à l’australienne, et je m’écrase complétement dans l’eau pour la 2ème boucle. Et là, plus de force. Je panique. Je suis SEULE, complétement SEULE. Et au large, je dois me re-calmer en faisant de la brasse… En me rappelant qu'une fois la natation faite, j’aurais finie mon maillon faible, et qu'une natation peut me faire perdre des places, mais pas m’enlever un belle performance.

ENFIN, T1! Je n’essaye même pas d’enlever la combi; des volontaires m’aident, mais c’est un peu laborieux. Je cours vite à la tente enfilé ma petite veste chaude. Et hop je m’élance vite. STOP! Aïe! Mes pieds gelés ont la sensation d’être brisés sur la glace. On zap l’enfilage  des chaussures vélo: LABORIEUX!

Et hop, on s’élance pour un vélo qui s’annonce piquant! Pas un brin de soleil pour chauffer, mais une loooongue ligne droite bien sombre. Et là, je ne pense plus. Je me comprime le plus possible. Objectif: garder le plus d’énergie, être sur cette ligne stable! Une seule idée en tête: “Mouline, mouline, ça te tiendra chaud!”  Alors je mouline, mouline.  Je suis dans ma bulle, je fais abstraction de tout: des quelques W-PRO (Jacobs W-1st, Csomor W-2nd, une autre que je repasse à la fin J) et des AG en paquet. Je me concentre sur moi-même, ma perf, ma satisfaction. Et les miles s’avalent tout seul! Et je roule SEULE! No one in sight! Un vrai contre-la-montre. Je me revois sur la 202 direction Entrevaux! Une fois Entrevaux, où les 56 miles, je me dis ça y’est c’est fini! En plus maintenant le soleil est sortie…. Ça chauffe, ça chauffe. Ummm…, j’irai pas jusque là! Petit sandwich au 56 miles et hop on rentre à la maison J. J’ai un coup de moins bien où mon estomac ne veut plus rien… je vomis… mais encore une fois je reste calme, et une fois un peu vidée, je peux reprendre ma nutrition; ouf! Because today j’ai décidé d’écouter et de suivre à la lettre ma nutrition! Et tout va mieux. En plus le retour se fait vent favorable. Simply perfect! Mind game. SATISFAITE d’un vélo consistent et solide for the day, for now. KNOW it will get faster!

J’arrive en T2 CONGELÉE! Je sens plus mes pieds, ni mollets…. Ni jambes…. Heureusement, les mains c’étaient un peu réchauffées! Je fais une arrivée in style: je déclipe mes chaussures, donne mon vélo à un volontaire, pour ensuite enlever mes chaussures tout en finesse! Mais ça y’est, je suis prête pour mes 42 km.

Je pars chrono en main. Tout est en place pour un beau marathon. Mise à part être gelée, je me sens bien. Je me ralenti vraiment! Petite foulée comme pour s’échauffer! Et là, l’allure est bonne! Le crowd fait tout oublié. Je prend plaisir, comme je le prend toujours pendant mes sorties longues. D’ailleurs, je le sais, c’est ce que j’aime le plus. Alors je m’efforce à me mettre dans cette attitude, et je m’évade dans un bien-être! Encore une fois, les miles coulent tout seul malgré des crampes dans les quadriceps qui commencent à se faire sentir de plus en plus, mais the pace reste au top! Je check confirme avec ze coach: PARFAIT! J’ai le SMILE aux lèvres, et j’ai même droit à un sourire et cheer up de mon copain de piscine: Et ouiiiii, James Cunnama.

Je m’applique toujours sur ma nutrition, bien m’hydrater, me rafraîchir à CHAQUE ravito…. Puis l’euphorie de la distance prend le dessus, ainsi que la douleur de chaque foulée … et là, je me déconnecte .. je refais une Anne où je pars dans un autre monde, le visage se crispe, et j’oublie l’essentiel: BOIRE et SE RAFRAÎCHIR! La concentration n’est plus là, je suis ailleurs, et le doute sur ma perf arrive à grande foulée. Dans cet ailleurs, sans confiance, je perd la vue que je courais un super marathon! Je rate les mile marker, ce qui me comforte dans cette mis-perception. Et là, je me prend des secondes, minutes, au mile! Je marche, je ne bois plus et ne mange plus…. Et je me bat à chasser ce négatif pour me faire avancer! En plus, il n’y à personne sur la route pour m’aider. Finalement, je me rappelle que ça serais dommage de passer à côté d’un 3h15! Je me pousse à craquer le moins possible jusqu’au super crowd. Et là, j’arrive dans les 2 miles où tout le monde est là, mais mon négatif me hante! Et au dernier mile, je vois le papa, qui me redonne un final kick. Mes jambes reprennent de l’allure, la douleur se fait dull, douce, et  là je vois 9H37 et 3H16. JOY. Je savoure les derniers métres sur le tapis bleu. Wave at the crowd. Les écoutes. Quel bonheur! J’avance avec patience, mais à bon pas, vers l’ultimate goal. La team se serre.









Friday, November 5, 2010

Jusqu’au bout des ongles!

J:Voila, on vient de finir notre manucure special IM Florida: bleu ciel et blanc, en l’honneur de l’ONN!
It’s crazy, il y a 2 mois, quand j’ai decide de faire cette course, je me projetais encore loin, il y a un mois, c’etait toujours loin, il y a 2 semaines, ce n’etait pas encore la, puis tout est arrive d’un coup et paf on se retrouve la veille de l’evenement comme ca, d’un coup! J’ai envie d’y etre, je fretille d’impatience!
See you tomorrow avec des news toutes fraiches si tout va bien!
A: Et voila, la transition est prete, le velo pose, dernier briefing au Starbucks J, et me voila reparti pour IM #2! Et dire que, je disais: “Nice, cette annee!!?! Pfff.. non! moi, ca sera pour 2011 mon 1er IM!” Quoique je realise meme pas, encore! But, I can’t wait d’avoir mes petits pieds bien froid dans le Golf du Mexique, le coeur qui bat d’exitation, pour me lancer a la conquete de mes 140.2 miles! Pour entendre, once again: “You’re an IRONMAN!” Sooo:
I got a feeling… that tonight is going to be a good night, that tonight is going to be a good night, whoohooo, tout le monde tape, tout le monde tape, tape des mains! Whoohoo! JUMP JUMP! Heart is beating and the Gun goes off!
A demain! CHEERS J

Welcome COACH!








J: Encore un debut de journee sous la pluie! Quelle deprime… Mais bon, rien ne nous arrete mon Dupont et moi! Toujours le “smile” et la “positive attitude”! On a fait notre petite séance de natation le matin, dehors il faisait un temps de chien (ciel noir et orage) mais dans l’eau on etait bien! Puis ensuite on a assiste au briefing, on a recupere nos bib numbers (59 and 60) et l’apres-midi on a vu le bout du parcours velo qu’on ne connaissait pas, en pedalant “comme des mamies”! On a meme conclu un pacte toutes les 2, mais ca c’est notre petit secret! Hein Dupont?!!
Ah oui, et j'oubliais, le coach est arrive! On est allees le chercher a l'aeroport, il nous attendait, tout seul dans le froid floridien, le pauuuuuvre!!! Et les yeux rouges en plus, de ces heures de vol! Enfin, on le prepare psychologiquement pour son epreuve de demain...
A:  Yes, very secret le pacte! Shhhtt…. eeeet... on a recupere nos race numbers J sooo nervous!!! Tout le monde a l’air d’etre super fit, des vrais champions du monde! Mais watch out for #59 et #60 J Qu’est-ce-que ca a fait du bien de rouler! Rien que pour detendre! Et d’attendre tout hier (mercredi) sous ce temps magnifique, le retrouver ce matin (jeudi), ca a rendu les jambes impatientes deja! Et finalement, le soleil est venu, est hop on a enfile nos cycling gears et on c’est aventure sur la 2ieme partie velo: “THE ROLLERS,” ou la partie ou on peut se mettre en danseuse! Et oui, notre parcours pancake a quelques bosses pour nous relancer J Mais, pas de folie! Aujourd’hui, on est reste sur le petit plateau, position mamie comme on aime; il manquait plus que le Macchiato pour Jeanounette, et le Latte/Choc Cookies pour Anounette. Et pour finir, maintenant, la team est au complet! On a retrouver le coach pleins de couleurs et pret pour sa grosse journee! On va esssayer de vous le rendre en pleine forme.

Wednesday, November 3, 2010

On se lance dans le BLOG!

Monday, Nov 2 – Nostalgique but READY to RACE!

A: Une bonne nuit de 12 h pour bien recuperer, mais ca me fait bizarre d’etre loin. Loin de tout le monde, en plus je me leve et ils sont tous a la piscine. Moi, je voulais bien recuperer! Donc, petite nostalgie au leve, mais leve vu mer c’est pas si mal et jai hate to race! Later, je retrouve mon Dupond pour le velo! Et ca fait du bien, bien de rouler! Les jambes sont bien et le soleil est bien au  rdv.  Puis, off to swimming! Haa outside pool, ca fait du bien, sur 25 yard ca passe vite! Et je reprend des couleurs!
J: Quel long voyage… j’ai l’impression d’etre partie depuis 3 jours quand enfin on atterit a Panama City Beach! Je n’en pouvais plus de ces avions, ces terminaux, ces decalages horaires... mes pieds non plus n’en peuvent plus (ils ont doubles de volume!)
Le matin, petite natation, je me sens sur une autre planete et completement perdue sans mon Dupont (qui est restee endormie… moi je suis reveillee depuis 5h de mat, mais je sais que rien n’arrete mon Dupont pour les heures de sommeil!). Je nage toute seule dans ma ligne d’eau, ca faisait bien longtemps que ca ne m’etait pas arrive! Ensuite un peu de velo et de course a pied pour se degourdir les jambes, et le constat en velo: c’est plus plat que le plat de Nice!
Ah oui, et autre chose, j’ai retrouve mon Jeremy, ma petite perle et voila quelque chose qui me gonfle d’energie positive et qui me fait petiller les yeux!


Tuesday, Nov 3 – Flying

A: Anne’s move – 7:15 A.M. off to a regular swim… la piscine est “bondee” c’est-a-dire 2 par ligne! Nous on recupere la derniere “freelane” avec encore personne. La masse de triathlete commence a arrivee et 2 s’infiltrent dans notre ligne. Et la, Basso fait son move! Pendant nos 8x75 PD, je double le boy, qui en plus ne me laisse meme pas le passer! Et la, je me dis: “et voila encore un qui peut pas laisse passer une fille!” J’arrive au virage un petit accrochage de coude! Et puis hop je me faufile devant…. Et la apres, l’ordre est fait, il reste tranquilou derriere nous, enfin! Puis a notre recup Jeannounette me fait: “ce n’etait pas le BEAU JAMES, Cunnama (pour les intimes)! Eeet oui…..!” OOPS! C’est bon il nous a sourit tout le temps lol.
JL’episode James Cunnama… et Anne qui lui fonce dedans dans un elan de “j’etais bien”! Et moi qui lui glisse dans l’oreille (a Anne, pas Cunnama) “ce serait pas Cunnama par hasard?!” Eh ben si, c’est bien lui!!! Mais pas de souci, c’etait juste son “warm up” comme il nous dit, donc pas grave de se faire attaquer par une petite triathlete en paddles tete baissee! Pour ma part, pas d’accrochage… lol

A: Evadez-moi, Evadons evadons nous! Des lignes droites, encore des lignes droites, avec pour pimenter un bon soleil, un bon bitume bien noir, et un cross + headwind en permanence! Tailwind pratiquement enexistant! Mais la, la team ekoi, se concentre et s’envole. On s’encaisse la moitie du parcours, et on est bien, on est prete.
J: Nous voila parties sur un parcours aux paysages bien varies (ironie bien sur…), et comme l’a souligne Anne, du vent de face a l’allee, ou on se dit “chouette on va l’avoir de dos au retour”, mais non pas de bol, c’est pire au retour! Mais l’union fait la force… Notre team vaut la peine! Des vrais DuponS!



A: Les TWIN. Et pour finir, ah oui il ya eu notre siestounette preferee au milieu!, on s’envole pour la cap. Unie. Je me vois pas etre la, en Floride, sans mon Dupond! Une vraie equipe. Quelle chance! D’habitude la semaine peut-etre tellement dur! Oui je deteste les semaines d’affutage! Toujours peur d’en faire trop pas assez, je questionne tout! Et la pas une question je me sens prete je me sens bien, et des belles memories sont en train d’etre ecrites.
J: Sieste de 3h pour Anne et c’est parti pour une petite course a pied, cote a cote, toujours Anne a ma gauche, UNITED. La pluie fait son apparition (“C’est humide”, me dit Anne. Ben oui, il pleut!) mais on le sent a peine. On est heureuses d’etre la! Tout comme Anne, c’est dur pour moi d’apprendre a me reposer avant une course, mais a 2 c’est mieux et on sent les bonnes sensations qui arrivent, ca fait du bien!

Wednesday, Nov 3 – Temps de merde

A: Quoique en fait des fois quand tout me fait rester a la maison, je me dis qu’ il y a une raison. Et la, a J-3 de l’Ironman c’est peut-etre pas si mal d’etre bien au chaud, vue mer, avec un bon the choc chaud, a ecrire, avec mon petit Dupond pour refaire le plein d’energie pour Saturday! En plus, avec la belle sortie velo qu’on s’est fait hier, on est en forme! En tout cas, il faut nous voir toutes les 2 dans notre petit salon ‘ricain avec nos ordi, notebook etc… une belle paire!
J: C’est deprimant… Le vent souffle (encore plus fort que d’habitude), les eclairs et the thunder debarquent, la pluie bien sur est au rdv aussi. Ca donne plus envie de boire un bon hot chocolate que de sortir (et qui plus est de salir nos velos tout beaux tout propres), et pour le moment c’est l’ecriture qui prend le dessus!